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Urb1 est un ensemble de séries réalisées au téléphone portable dans des métropoles (Berlin, Beyrouth, Marseille, Paris, Vancouver...). On n’y voit jamais ni le ciel, ni d’humains. Il s'agit d'une dérive photographique d’inspiration dystopique, voir apocalyptique.
Canalisations rouillées, câbles grignotés, lumières grésillantes, ventilations essoufflées... Tels sont les vestiges encore frais du système replié sur lui même. Il s’est auto-digérés dans l’acidité de ses propres entrailles.
N’ayant pu échapper à l’auto-destruction, les humains ont enfin disparus. Les pigeons et les rats, gris sur le béton, demeurent les êtres les mieux adaptés à ce terrain de survie. Ils naissent en masse, grouillent, meurent, se décomposent et recommencent, comme nous autrefois.
La lumière clinique assèchent les yeux. Les odeurs âcres de la pisse et du sang coulants sur la merde et la chair en décomposition brûlent les muqueuses. Reste t-il une goutte d’eau potable quelque part ? Désormais, mieux vaut ne rien toucher directement.
À la dérive dans ce décor, confiné dans les couloirs du réseau, accablé, rivé au sol, le regard n’atteint plus jamais le ciel. Usant l’ultime barre de batterie, il tante d’immortaliser.
Que restera-t-il de notre passage si ce n’est une fine strate sédimentaire composée de goudron, de plastique et de fossiles de poulets élevés et morts en batterie ?
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Urb1 is a set of series made with a mobile phone in metropolises (Berlin, Beirut, Marseille, Paris, Vancouver...). You never see the sky or humans there. It is a photographic drift of dystopian and apocalyptic inspiration.
Rusty pipes, nibbled cables, sizzling lights, breathless ventilation... These are the still fresh vestiges of the system folded in on itself. It self-digested in the acidity of its own entrails.
Unable to escape self-destruction, humans have finally disappeared. Pigeons and rats, gray on the concrete, remain the creatures best suited to this survival terrain. They are born in droves, swarm, die, decompose and begin again, as we once did.
The clinical light dries out the eyes. The pungent odors of piss and blood dripping onto shit and rotting flesh burn mucous membranes. Is there a drop of drinking water left somewhere? From now on, it is better not to touch anything directly.
Adrift in this setting, confined to the corridors of the network, overwhelmed, riveted to the ground, the gaze never reaches the sky again. Using the last bar of battery, he tries to immortalize.
What will remain of our passage if not a fine sedimentary stratum composed of tar, plastic and fossils of chickens raised and dead in batteries?