Fondre et confondre ; Quelque paysage, 2025
Série d'une infinité d'images synthétiques générées avec une IA. Sans support ni format.
"(...) Le paysage est une opération ininterrompue se réalisant sous nos yeux et à notre insu.
Le paysage n’est vu comme paysage que parce que nous l’investissons d’images déjà assimilées. (...)
L’image ne déréalise pas, elle opère sur le monde ce que le paysage a déjà opéré sur le territoire. Elle paysage tout. (...)
Le numérique varie à l’infini la reproductibilité des images. Il joue leur jeu.
L’objet numérique, sans rien perdre mais sans ajouter aucun contenu, se reproduit à l’infini sur des supports toujours différents.
L’objet numérique est toujours hyper-reproductible et tout le monde le sait. Tout le monde sauf le monde de l’industrie culturelle qui reste une idiotie de base.
En se reproduisant, l’objet numérique ajoute à chaque fois un nouvel objet aux objets déjà là.
En se reproduisant, l’objet numérique ne se dématérialise pas, il se rematérialise.
L’objet numérique n’est pas immatériel, au contraire il a tout envahi.
L’objet numérique est in-mesurable par sa propre prolifération.
Tout objet numérique est toujours la potentialité d’un nouvel objet, d’une nouvelle reproduction.
Tout objet numérique rend toujours autre chose possible.
Un objet numérique n’est jamais définitivement fini.
Un objet numérique est toujours à la fois une fin et une origine : il est toujours au milieu.
Un objet numérique est sans direction.
Tout objet numérique (comme toute image) est un nœud.
Toute reproduction est aujourd’hui devenue un original parfait puisqu’elle est toujours parfaitement reproductible.
La source n’a pas disparu, elle s’est tout simplement généralisée.
L’original n’a pas disparu, il a seulement tout envahi et aucun artifice juridique, technique ou policier n’y changera rien.
Avec l’hyper-reproductibilité, ce qu’on a définitivement perdu ce n’est pas tant l’origine de l’objet que sa destination.
La nouveauté absolue ce n’est pas que les images n’ont plus d’origine, la nouveauté c’est qu’elles sont sans fin."
Eric Watier
il n’y a pas d’images rares (Aphorismes pour un manifeste ridicule), 2009
@eric_watier









